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My journey to the stars

Damien Deroubaix

Exposition du 8 juillet au 16 octobre 2011

Exposition produite par Le Parvis, centre d’art contemporain Ibos, Les Abattoirs Frac Occitanie Toulouse et l’association Yaqua & Cie

 

Co-commissariat : Magalie Gentet et Pascal Pique

Damien Deroubaix, est né en 1972 à Lille. Il vit et travaille à Meisenthal, France. 

 

Volontiers expressionniste, sa peinture est faite de figures hybrides. Tonitruant, Damien Deroubaix l’est par sa démarche activiste en peinture mais son œuvre s’ancre dans un sérieux tragique sans cesse rappelé par les figures animales qui hantent cet univers entaché d’idolâtrie.

L’ironie sombre, voire macabre, de l’imagerie de Damien Deroubaix vise aussi bien notre esprit de bon sens ou de bon goût, que la violence du pouvoir sous toutes ses formes, politique, économique ou idéologique. L’artiste, inspiré tant par Matthias Grünewald, Picasso ou John Heartfield que par la musique Grindcore, invente son propre univers apocalyptique, peuplé de figures monstrueuses, symboles et allégories du Mal, qu’il étale sur de grandes ou petites aquarelles sur papier, gravures, pyrogravures ou constructions éphémères. Suivant de près l’actualité politique et socio-culturelle, et s’inspirant des travers de notre société, Damien Deroubaix porte un regard critique sur notre monde selon une approche à la fois subjective et provocatrice.

"DAMIEN DEROUBAIX, UN ARTISTE DES PROFONDEURS" par MAGALI GENTET

Cette publication consacrée à la création récente de Damien Deroubaix a été conçue à partir des expositions de l’artiste en région Midi-Pyrénées. Un cycle inauguré en 2010 par l’expérience inédite dans la grotte du Mas d’Azil et dans la salle Picasso des Abattoirs Frac Midi-Pyrénées à Toulouse pour l’exposition Fantasmagoria, s’est poursuivi un an plus tard au centre d’art contemporain du Parvis à Ibos où s’est déployée la magnifique exposition monogra- phique intitulée My journey to the stars qui donne son nom à cette édition, ainsi qu’au Château de Taurines en Aveyron où cette dernière trouve dans une forme d’itinérance un ultime refuge.

C’est donc une véritable épopée artistique que Damien Deroubaix a réalisée en Midi-Pyrénées, laquelle s’est achevée par une rencontre magique avec l’imagerie gravée de Francisco Goya au Musée Goya de Castres. Mention est faite par ailleurs dans cet ouvrage à l’importante exposition Die Nacht qui se déroulait

à la même période en Allemagne à Saarbrücken puis Esslingen et St. Gallen en Suisse. Ainsi, avec le catalogue de ce parcours germanophone et celui de la publication Homo Bulla, tous réalisés dans la même veine, le présent ouvrage forme le principal volet d’une trilogie éditoriale et graphique qui permet de prendre toute la mesure et l’ampleur qu’a pris le travail de Damien Deroubaix ces dernières années. Des années d’un impressionnant travail de créations et d’expositions où l’artiste a déployé une énergie considérable dont on retrouve la charge dans les œuvres nées au cours des dernières expositions à Toulouse, Ibos, Taurines et Castres.


Une énergie qui répond aux enjeux majeurs que cette peinture doit relever pour survivre, tout comme nous d’ailleurs, dans ce monde implacable et en pleine mutation. Un monde que Damien Deroubaix ne manque pas de brocarder évidemment. En effet, tout est là dans son œuvre : les stéréotypes nourrissant notre quotidien que sont la violence, la technologie, le culte de la célébrité, l’annonce de la catastrophe invisible qui s’apprête à disloquer notre monde, l’inquiétante noirceur des esprits envahissant sans discrimination les médias, la rue
et même l’art. Mais plus que mettre simplement à nu ces errements sociétaux, l’artiste les chargent du souffle puissant qui inspire son art et de ses visions. Comme si la démarcation entre le paysage intérieur, nos rêves, nos cauchemars, notre imaginaire, et le paysage extérieur que forme le monde concret, trouvait enfin
à s’estomper. Il est d’ailleurs étonnant de voir à quel point les deux lignes qui semblent piloter son vaisseau artistique, à savoir une ligne critique et une ligne onirique, ou
en d’autres termes le politique et le fantasmagorique, se croisent et se répondent dans une sorte de danse macabre et régénératrice.


On a souvent parlé de l’art de Damien Deroubaix dans les termes d’une esthétique sans concession, obscure et parfois morbide. D’un univers de ténèbres dévasté par les âmes damnées de l’espèce humaine et les énergies noires de ce monde. Et d’un artiste furieux, d’une radicalité contestatrice, qu’inspirent la musique “métal”, les cultures “anarcho-punk”.

La conjuration de ces mauvais karmas semble être effectivement l’un des points forts de son art. Mais, peut-être, n’avait-on pas encore bien saisi à quel régime existentiel il appartenait. Ni bien discerné à quelle cosmogénèse participait la monadologie (économie de l’âme), qui habite l’univers artistique que forge progressivement Damien Deroubaix.

C’est ce que dévoile l’essai de Pascal Pique pour cette publication, où l’auteur décrypte et interprète de manière inattendue et parfois ésotérique, les signes, les gestes et les visions de l’artiste. Jusqu’à en faire un art de clairvoyance, d’éclaircissement visionnaire au service d’un réenchantement du monde. Ainsi, c’est à une nouvelle cosmogénèse que nous invitent sous le même générique, la peinture, la publication et l’exposition intitulée My journey to the stars qui a été présentée pour la première fois au Parvis. Là d’étonnantes œuvres ont été spécifiquement produites comme l’énigmatique EA, le seigneur des profondeurs, une divinité sumérienne qui symbolise la magie et les incantations, et Ride the wings of death, un cheval décharné s’échappant de sa peinture cataclysmique. C’est au prix de cette incroyable poétique que Damien Deroubaix nous propose effectivement de nous détourner du séisme apocalyptique que l’humanité vit en permanence, depuis que l’homme est tombé du ciel sur la terre. Bien bas des fois en effet. Mais c’est en reprenant le chemin des étoiles, au gré d’une odyssée qui nous plonge conjointement dans les profondeurs de l’âme, de l’être et du cosmos, qu’il trouvera plus de clarté. C’est la réponse de l’artiste à l’histoire, à la période de mutations radicales que nous traversons et au futur qui s’annonce.
Et nous pouvons être heureux d’y participer."

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